Doter le personnel de santé Tanzanien de compétences essentielles

Equipping Tanzanian health workers with skills for critical care
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Doter le personnel de santé Tanzanien de compétences essentielles

Dar es Salaam - Les professionnels de la santé de toute l'Afrique renforcent leurs compétences en matière d'intervention d'urgence pour faire face au COVID-19. On en apprend encore beaucoup sur la pandémie alors que les mesures sont renforcées pour contenir la hausse de l'infection dans de nombreux pays du continent. « Nous étions en territoire totalement inexploré », déclare Dr Abel Musa, spécialiste des soins intensifs dans un hôpital de Zanzibar, après une récente formation en ligne.

En avril, Dr Musa et environ 160 autres agents de santé en Tanzanie ont participé à une formation virtuelle de trois jours, organisée par le ministère de la Santé et l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), axée sur la prise en charge des patients gravement atteints de COVID-19. Seul un faible pourcentage des malades de COVID-19 développe la forme grave de la maladie nécessitant des soins intensifs, seule mesure pouvant leur sauver la vie.

Les patients gravement malades courent un risque accru de souffrir d'un syndrome de maladie respiratoire aiguë, d'un choc septique, d'une défaillance de plusieurs organes ou de lésions rénales ou cardiaques. Ces patients nécessitent une attention renforcée, avec une surveillance 24 heures sur 24. Ils peuvent également avoir besoin d'une assistance en oxygène. Les professionnels qui s'occupent de ces patients constituent souvent la dernière ligne de défense contre la maladie.

« Si les soins essentiels pour lutter contre ces formes graves de la maladie sont correctement dispensés, notamment en maintenant les voies respiratoires libres, en administrant de l'oxygène et en donnant des fluides par intraveineuse aux patients en état de choc, de nombreuses vies peuvent être sauvées », déclare Dr Tim Baker, consultant en soins intensifs auprès de l'OMS en Tanzanie.

La prestation de soins intensifs implique également des mesures importantes telles que l'identification des patients gravement atteints, l'évaluation des besoins respiratoires et en oxygène du patient, l'administration d'oxygène, le traitement du choc et du faible niveau de conscience.  Au niveau mondial, environ 3 % des malades de COVID-19 développent la forme grave de la maladie. La majorité d'entre eux présentent de la fièvre, de la toux et des symptômes d'essoufflement. Environ 40 % des cas semblent développer la forme bénigne de la maladie.

Dr Musa affirme que la formation a donné un coup de fouet aux procédures de prévention et de contrôle des infections (PCI) au Centre Hospitalier de Tasakhtaa, où il travaille. Il avait initialement établi des normes pour traiter les malades de COVID-19, mais avec la formation, la dernière d'une série en cours, les protocoles ont été ajustés conformément aux pratiques nationales recommandées.

« Nous avons un certain nombre de patients atteints du COVID-19 dans notre service de soins intensifs. Grâce à une planification minutieuse et à l'engagement du personnel en matière de PCI, nous avons réussi à assurer la sécurité des autres patients et de tous les intervenants de première ligne », explique Dr Musa.

L'OMS collabore avec les gouvernements africains pour former le personnel de santé, améliorer la surveillance, les tests, la recherche des contacts et le traitement. Plus de 7000 professionnels de santé, dont plus de 400 en Tanzanie, ont été formés dans la Région africaine de l'OMS depuis le début de la pandémie. L'OMS fournit également une expertise technique aux pays, soit à distance, soit en intégrant des experts dans les équipes nationales d'intervention.

Toutefois, la plupart des pays du continent n'ont pas la capacité de prendre en charge les patients atteints de la forme grave de COVID-19. La moyenne dans la Région africaine de l’OMS est de neuf lits d'unité de soins intensifs disponibles pour 1 million de personnes, selon une enquête publiée en mars 2020 et basée sur les auto-évaluations des 47 pays de la Région africaine de l'OMS. Des améliorations sont apportées pour augmenter le nombre de ventilateurs dans les unités de soins intensifs et davantage de cliniciens en soins intensifs sont formés.

Ansbert Sweetbert Ndebea, un médecin de la région du Kilimandjaro, en Tanzanie, ayant également participé à la formation virtuelle, déclare n’avoir pas encore eu à prendre en charge un patient gravement atteint de COVID-19, mais se dit maintenant prêt à le faire. Sa région n'a pas signalé un nombre élevé de cas. 

Pour Dr Musa, les nouveaux protocoles en vigueur dans son hôpital prévoient que les patients soient désormais contrôlés à leur entrée et dans le cas où le personnel de tri suspecte un cas de COVID-19, la personne concernée est conduite dans une zone d'isolement jusqu'à l'arrivée du personnel désigné pour s'occuper des malades de COVID-19. Les soins relatifs au COVID-19 sont limités à certains membres du personnel afin de garantir la continuité des autres services de santé essentiels. Ces équipes nouvellement formées dédiées au COVID-19 travaillent selon des horaires modifiés, pendant une période de 14 jours avant de prendre deux semaines de repos. Cette méthode aide les équipes de traitement à rester concentrées et réduit le risque de contracter une infection. 

Grâce à l'amélioration des mesures de prévention des infections, la sécurité du personnel de santé est également renforcée. Au 19 mai 2020, 1920 professionnels de la santé avaient été infectés par le COVID-19 dans 32 pays de la Région africaine de l'OMS depuis le début de la pandémie.

Le nombre d’infections continue à augmenter sur tout le continent. Toutefois, la pandémie peut encore être contrôlée dans de nombreux pays par la mise en œuvre de mesures énergiques d’endiguement et d'atténuation. Des analyses récentes de l'évolution de l'épidémie en Afrique montrent que la maladie a largement touché les populations urbaines, la plupart des communautés rurales étant relativement peu touchées ou ne signalant que des cas sporadiques.

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